« Ne pas oser dire les choses » : une exploration psychologique
En psychologie, le fait de « ne pas oser dire les choses » est souvent associé à plusieurs dynamiques et concepts sous-jacents. Explorons ce phénomène et étudions des pistes pour aller de l’avant.
Les dynamiques sous-jacentes à la peur de dire les choses
1. La Peur du Rejet
L’une des principales raisons pour lesquelles les individus peuvent hésiter à s’exprimer est la peur d’être rejetés ou mal compris. Cette peur peut provenir d’expériences passées où s’exprimer a conduit à des conséquences négatives.
2. Manque d’Assertivité
Ne pas oser dire les choses peut aussi être lié à un manque d’assertivité. Être assertif signifie exprimer ses besoins, sentiments et opinions d’une manière qui respecte à la fois soi-même et les autres. Les personnes qui ont du mal à être assertives peuvent souvent se sentir impuissantes ou éviter les conflits.
3. L’Estime de Soi
Une faible estime de soi peut amener quelqu’un à croire que ses opinions, sentiments ou besoins ne sont pas valides ou importants. De ce fait, cette personne pourrait éviter d’exprimer ses véritables pensées ou sentiments.
4. Évitement du Conflit
Certains individus ont une aversion prononcée pour les conflits. Ils peuvent croire que dire les choses telles qu’elles sont pourrait entraîner des désaccords ou des tensions, et donc ils choisissent de garder le silence pour maintenir une paix apparente.
5. Conditionnement Culturel ou Familial
Dans certaines cultures ou familles, il peut y avoir des normes non dites qui encouragent l’obéissance, le respect de l’autorité, ou simplement ne pas « faire de vagues ». Les personnes élevées dans de tels environnements peuvent internaliser ces normes et se sentir mal à l’aise ou coupables à l’idée d’exprimer des désaccords ou des sentiments négatifs.
6. Protection des Autres
Parfois, les gens choisissent de ne pas dire les choses par souci de protection. Ils peuvent croire que garder certaines informations ou sentiments pour eux-mêmes épargnera aux autres de la douleur ou du stress.
7. Anxiété Sociale
L’anxiété sociale est une peur irrationnelle d’être jugé ou évalué négativement dans des situations sociales. Ceux qui en souffrent peuvent être particulièrement réticents à s’exprimer, de peur d’être jugés ou ridiculisés.
Comment aller de l’avant et oser dire les choses
La première étape pour surmonter l’hésitation à dire les choses est de reconnaître et de comprendre sa source. Parmi les 7 tendances identifiées plus haut, laquelle vous parle le plus ? Est-ce une combinaison de plusieurs ? Une fois identifiée, des stratégies comme la thérapie cognitivo-comportementale, l’entraînement à l’assertivité ou des soutiens comme des groupes de parole peuvent être utiles. Ces stratégies doivent correspondre à la tendance identifiée en amont. Si c’est un conditionnement culturel, on peut imaginer qu’il soit bon de l’expliciter auprès d’un professionnel et de pratiquer la prise de parole dans un autre environnement culturel. Dans tous les cas, chercher le soutien d’un professionnel de la santé mentale peut être bénéfique pour travailler sur ces dynamiques et trouver sa propre voix.
Chaque stratégie a des approches et des techniques spécifiques qui peuvent aider à travailler sur la dynamique de « ne pas oser dire les choses ». Explorons trois d’entre elles.
La thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC)
- Concept: La TCC est basée sur l’idée que nos pensées (cognitions) influencent nos comportements. En changeant nos pensées, nous pouvons changer nos comportements réactifs.
- Techniques:
- Journalisation des pensées: Reconnaître et noter les pensées automatiques négatives pour mieux les comprendre.
- Défi cognitif: Questionner et remettre en cause les pensées automatiques et les croyances limitantes.
- Restructuration cognitive: Remplacer les pensées négatives ou irrationnelles par des pensées plus adaptées et positives.
- Exposition graduée: Se confronter progressivement à des situations qui suscitent de l’anxiété ou de la peur pour les surmonter.
L’entraînement à l’Assertivité
- Concept: L’entraînement à l’assertivité vise à aider les individus à exprimer leurs opinions, besoins et sentiments de manière claire et respectueuse, sans être passif ou agressif.
- Techniques:
- Communication « Je »: Exprimer ses sentiments et besoins sans blâmer ou critiquer, par exemple, « Je ressens… » ou « J’ai besoin… ».
- Technique du disque rayé: Répéter calmement et constamment sa demande ou son point de vue sans se laisser entraîner dans des arguments.
- Demande claire et directe: Apprendre à formuler des demandes de manière simple et directe.
- S’entraîner dans des jeux de rôle: Utiliser des simulations pour pratiquer l’assertivité dans différentes situations.
Les Groupes de Parole
- Concept: Les groupes de parole offrent un espace sûr pour partager des expériences, des sentiments et des préoccupations avec d’autres qui peuvent avoir des expériences similaires. C’est une opportunité de soutien mutuel et d’apprentissage.
- Techniques:
- Écoute active: Apprendre à écouter attentivement les autres sans juger ou interrompre.
- Partage guidé: Encourager les membres à partager leurs expériences tout en respectant la confidentialité et la sécurité du groupe.
- Feedback constructif: Donner et recevoir des retours d’expérience de manière respectueuse et aidante.
- Techniques de relaxation et de méditation: Certains groupes peuvent inclure des techniques pour gérer le stress ou l’anxiété.
L’utilisation de ces stratégies peut nécessiter la direction et le soutien d’un professionnel formé, comme un psychologue ou un thérapeute. En outre, ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas fonctionner pour une autre, il est donc essentiel de trouver la stratégie ou la combinaison de stratégies qui répond le mieux à vos besoins individuels.